L’envahisseur de nos jardins : comprendre et gérer les pucerons noirs du cerisier

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Dans nos jardins, un sabotier des plus minuscules est malheureusement de plus en plus fréquent : le puceron noir du cerisier. Avec l’arrivée des beaux temps, c’est à dire au printemps et tout le long de l’été, ces petites créatures indésirables envahissent nos vergers. Leur présence engendre de nombreux problèmes pour nos cerisiers, voire pour d’autres plantes également. Alors, qui sont ces fameux pucerons noirs du cerisier ? Quels sont les impacts qu’ils ont sur nos jardins et nos vergers ? Comment parvenir à s’en débarrasser ? C’est toutes ces questions que nous allons traiter dans cet article.

Connaitre le puceron noir du cerisier : un nuisible courant mais souvent méconnu

Dans nos vergers, il est courant de trouver à foison des pucerons noirs du cerisier (aussi connu sous le nom scientifique de Myzus cerasi). Ces minuscules insectes de couleur généralement noire ou foncée, à peine visibles à l’œil nu, mesurent moins de 2 mm de long et sont couverts de poils, surtout à la lynette (extrémité de l’abdomen). De plus, leur couleur et leur apparence peuvent varier au cours de l’année en fonction du stade de développement auquel ils se trouvent. Ainsi, vous aurez plus de mal à les distinguer au printemps, par exemple, lorsqu’ils sont à l’état larvaire.

Impact des pucerons noirs du cerisier : de nombreux désagréments pour nos jardins et nos vergers

Ces « suceurs de végétaux » comme on les appelle parfois, attaquent les bourgeons, les feuilles et les jeunes pousses de nos cerisiers. Le résultat ? Des déformations, voire l’arrêt du développement de certaines parties de l’arbre. Si les pucerons noirs du cerisier sont très nombreux, ils peuvent affaiblir grandement l’arbre, qui aura alors du mal à résister par la suite à d’autres agressions. Il suffit de toucher une branche recouverte de pucerons pour que vos doigts ressortent couverts d’un liquide sucré : le « miellat ». Car les pucerons sont aussi connus pour sécréter cette substance collante qui favorise la croissance de la fumagine, une sorte de moisissure noire. Dans les pires cas, une infestation massive et non traitée peut conduire à la chute prématurée des feuilles, voire à la mort de l’arbre lui-même.

Mais cela ne s’arrête pas là. Les pucerons noirs du cerisier attirent aussi d’autres parasites, comme les fourmis ou certaines espèces de guêpes. Ce qui complique encore plus la situation et demande une gestion plus complexe.

Présentation des différentes sections de l’article

Face à cette problématique, il est important de se munir des bonnes informations pour faire face à l’invasion de pucerons noirs du cerisier qu’est-ce qui déferlent sur nos jardins. Dans cet article, nous allons d’abord décrire en détails l’apparence et le cycle de vie des pucerons noirs du cerisier. Nous expliquerons ensuite l’impact de leur infestation non seulement sur l’état du cerisier mais également sur l’écosystème du jardin. Et enfin, nous vous proposerons différentes méthodes pour prévenir et gérer cette infestation, que ce soit à travers des pratiques de jardinage simples, des solutions naturelles ou des interventions chimiques. Sans plus attendre, plongeons-nous dans le vaste – bien que frustrant et préoccupant! – univers des pucerons noirs du cerisier.

Les pucerons noirs du cerisier: une description précise et un aperçu de leur cycle de vie complexe

Apparence et caractéristiques physiques du puceron noir : un mini-monstre dans notre jardin

Les pucerons noirs du cerisier sont généralement de couleur noire, mais peuvent aussi avoir une teinte verte foncée, marron ou grise. Leur corps, mesurant moins de 2 mm, est ovale avec une extrémité arrière pointue. Leur taille les rend difficiles à repérer, et pourtant, c’est bien lorsqu’ils sont en grand nombre qu’ils se révèlent particulièrement nuisibles. De longs poils fins couvrent leur corps, ce qui leur confère une allure hérissée.

Les pucerons noirs du cerisier sont accompagnés d’une paire d’antennes plus longues que leur corps. Aussi, l’observation à la loupe révèle la présence de deux longues cornicules (sortes de tubes) à l’extrémité de leur abdomen, caractéristiques des pucerons en général.

Jeunes, les pucerons noirs du cerisier sont vert pâle avant de devenir noirs à l’âge adulte. Il arrive que certains individus puissent prendre une couleur rose. Aussi, sachez que les femelles peuvent parfois avoir des ailes, surtout lorsqu’elles migrent pour coloniser de nouveaux hôtes.

Cycle de vie du puceron noir du cerisier : comprendre pour mieux combattre

Le cycle de vie du puceron noir du cerisier est assez complexe. Il débute avec les œufs de couleur noire, qui sont pondus en automne par les femelles sur les branches des cerisiers. Ces œufs vont hiverner et ne donner naissance aux premiers pucerons qu’au printemps suivant. Les pucerons, très prolifiques, ont la particularité de se reproduire par parthénogenèse, c’est-à-dire que les femelles peuvent donner naissance à d’autres femelles sans fécondation.

Au printemps, les premières générations de pucerons apparaissent. Si les conditions sont favorables (température douce et humidité), le cycle de reproduction des pucerons s’accélère: une femelle peut donner naissance à plusieurs centaines de pucerons en très peu de temps. Les générations de pucerons se succèdent donc à un rythme très rapide. En été, lorsque les feuilles du cerisier commencent à se dessécher, certaines femelles développent des ailes et migrent vers d’autres plantes hôtes pour y pondre leurs œufs.

Ravages causés par le puceron noir du cerisier sur nos arbres et nos jardins

En se nourrissant de la sève riche en sucre des cerisiers, les pucerons noirs causent de nombreux désagréments. Ils déforment les nouvelles pousses qui prennent un aspect boursouflé et réduisent la surface foliaire nécessaire à la photosynthèse. À forte densité, ils affaiblissent l’arbre qui devient plus sensible aux maladies et aux attaques d’autres parasites. En piquant les feuilles, ils favorisent le développement de maladies cryptogamiques (liées à des champignons) qui se propagent via les voies de circulation de la sève.

Ils sécrètent également du miellat, une substance sucrée et collante qui peut recouvrir feuilles et fruits. Le miellat favorise le développement de la fumagine, une moisissure noire qui se nourrit du sucre présent dans le miellat. Bien que l’arbre ne soit pas directement impacté par la fumagine, ce champignon limite la photosynthèse en recouvrant les feuilles, ce qui peut entrainer un ralentissement de la croissance, voire la mort de l’arbre à long terme.

Prévention et gestion de l’invasion des pucerons noirs du cerisier : conseils et astuces pour retrouver un jardin sain

Des pratiques de jardinage adaptées pour prévenir l’invasion des pucerons noirs

Comme on le dit souvent, mieux vaut prévenir que guérir. Cela est également valable dans le cas des pucerons noirs du cerisier. Pour éviter des infestations de grande ampleur, des mesures préventives peuvent être prises :

Choix des cerisiers : privilégier certaines variétés plus résistantes

Tous les cerisiers ne sont pas sensibles de la même manière aux attaques de pucerons noirs. En effet, certaines variétés sont plus résistantes et moins attractives pour ces petits insectes. En optant pour ces variétés, vous réduisez le risque d’une infestation massive.

Maintenance et soin de l’arbre et du sol : prévenir l’affaiblissement

Un cerisier en bonne santé et bien entretenu sera moins susceptible d’être infesté par les pucerons noirs. Une taille régulière permet de favoriser une bonne circulation de la sève et de l’air, rendant l’arbre moins attractif pour les pucerons. De plus, un sol bien nourri favorisera un développement optimal de l’arbre, et réduira donc son stress, le rendant moins propice aux invasions de pucerons.

Les produits naturels tels que le compost ou le fumier seront à privilégier pour le bien-être de votre cerisier et celui de la biodiversité en général. Evitez les engrais chimiques qui favorisent une croissance rapide des feuilles, des pousses particulièrement appréciées des pucerons.

Solutions naturelles de gestion : utiliser les ennemis naturels des pucerons

Si malgré vos efforts de prévention, vous constatez la présence des pucerons noirs du cerisier dans votre jardin, pas de panique. Il existe plusieurs méthodes naturelles allant des prédateurs naturels aux potions végétales pour combattre ces nuisibles :

Les prédateurs naturels : nos alliés dans cette lutte

La nature regorge d’insectes bénéfiques qui sont de véritables prédateurs pour les pucerons. Parmi eux, la coccinelle est sans doute la plus connue. Adulte ou à l’état de larve, elle peut dévorer plusieurs centaines de pucerons par jour. D’autres insectes comme les chrysopes, les syrphes ou certains types de guêpes peuvent également vous aider à lutter contre les pucerons. Favoriser leur présence dans votre jardin est donc une excellente stratégie. Pour cela, tentez de créer un habitat favorable pour ces insectes en préservant par exemple certains amas de bois, en installant des hôtels à insectes ou en évitant d’utiliser des insecticides chimiques qui les tueraient.

Certaines espèces d’oiseaux, tels que les mésanges, peuvent également contribuer à réduire le nombre de pucerons. L’installation de nichoirs dans les arbres peut favoriser leur présence dans votre jardin.

Usage de plantes compagnes : un truc simple mais efficace

La culture de certaines plantes dites « répulsives » permet de repousser les pucerons. Ces plantes ont en effet la particularité de dégager des odeurs qui éloignent les pucerons. C’est le cas par exemple de la lavande, du romarin, de la sauge ou encore de la menthe.

En revanche, d’autres plantes ont le pouvoir d’attirer les pucerons et de les détourner ainsi de vos cerisiers. La capucine, par exemple, est très appréciée des pucerons et peut faire office de plante sacrificielle. Vous pouvez également planter du souci à proximité de vos cerisiers, les pucerons seront attirés par les soucis plutôt que par les cerisiers.

Interventions plus musclées: l’usage contrôlé des pesticides chimiques

Si malgré toutes ces méthodes préventives et naturelles vous n’arrivez pas à contrôler l’invasion de vos cerisiers par les pucerons noirs, des solutions chimiques peuvent être envisagées. Cependant, il est important de les utiliser avec précaution, car elles peuvent avoir des effets négatifs sur la biodiversité :

L’emploi raisonné des pesticides : en cas de dernier recours

L’utilisation de pesticides à base de produits chimiques peut être efficace pour lutter contre une infestation de pucerons noirs du cerisier. Cependant, cette méthode doit absolument être la dernière à envisager. En effet, l’application de pesticides peut avoir de graves conséquences sur la biodiversité. Elle peut notamment perturber l’équilibre biologique de votre jardin en détruisant aussi bien les nuisibles que les insectes utiles.

Pièges spécifiques pour capturer les pucerons

Dernier recours possible, l’installation de pièges spécifiques pour capturer les pucerons. Il existe en effet des pièges avec des appâts alimentaires spécifiques ou des appâts olfactifs qui imitent les phéromones émises par les pucerons. Ces pièges doivent être placés de manière stratégique pour être efficaces et ne pas attirer d’autres nuisibles.

Conclusion: 

Le meilleur moyen de combattre les pucerons noirs du cerisier est de s’adapter. Comprendre leur cycle de vie, leurs habitudes, et surveiller régulièrement l’état de vos cerisiers vous permettra d’intervenir rapidement en cas de détection des premiers signes d’une infestation. Avec des méthodes préventives adaptées, et des techniques de traitement respectueuses de la biodiversité, vous pourrez contrôler efficacement ce ravageur sans nuire à votre jardin.

Finalement, l’enjeu principal n’est pas tant d’éliminer complètement les pucerons noirs du cerisier – d’ailleurs cela serait impossible et pas souhaitable pour l’équilibre de l’écosystème du jardin – mais bien de parvenir à maîtriser leur population pour qu’ils ne deviennent pas nuisibles. Après tout, les pucerons font partie du régime alimentaire de nombreux auxiliaires du jardin. Il s’agit donc de jouer avec l’équilibre naturel pour limiter l’impact des pucerons sur nos cerisiers et notre jardin en général.

C’est donc à nous, jardiniers, de jouer le rôle de régulateurs, en évitant toute pratique de jardinage susceptible de favoriser la prolifération des pucerons noirs du cerisier, et en mettant en œuvre des méthodes de lutte respectueuses de l’environnement lorsque cela est nécessaire. Enfin, il ne faut pas oublier que la prévention reste toujours le meilleur moyen d’éviter l’apparition de nuisibles dans votre jardin.